Hydrologie et Sources Minérales à Challes-les-Eaux : Découvrez les Secrets d’un Patrimoine Naturel Exceptionnel
Sommaire
- Hydrologie et Sources Minérales à Challes-les-Eaux : Découvrez les Secrets d’un Patrimoine Naturel Exceptionnel
- 1. Contexte Géographique : Un Point Haut Entre Deux Vallées
- 2. Les Cours d’Eau de Challes-les-Eaux
- 3. Hydrogéologie : Trois Catégories d’Eaux Distinctes
- 4. Les Eaux Ordinaires : Des Sources en Montagne
- 5. La Nappe des Alluvions : Un Réservoir d’Eau en Surface
- 6. Eaux Minéralisées et Eaux Minérales : Les Richesses Souterraines de Challes-les-Eaux
- 7. Conclusion : Un Patrimoine Hydrologique à Préserver
Challes-les-Eaux, charmante commune nichée entre la cluse de Chambéry et la combe de Savoie, est réputée pour ses eaux thermales et son paysage vallonné. Au-delà de son attrait touristique, cette localité offre un patrimoine hydrologique et hydrogéologique fascinant. Dans cet article, nous allons explorer en détail les cours d’eau, les nappes souterraines et les différentes sources qui façonnent l’identité de Challes-les-Eaux. Installez-vous confortablement et plongez dans cet univers aquatique riche, varié et surprenant.
1. Contexte Géographique : Un Point Haut Entre Deux Vallées
Challes-les-Eaux se situe à la rencontre de deux zones géographiques : la cluse de Chambéry et la combe de Savoie. Cette position privilégiée confère au territoire un relief varié, marqué par des versants de montagne, une plaine alluviale et de petites vallées encaissées. Malgré cette diversité, Challes-les-Eaux ne compte que des cours d’eau de taille modeste, tous issus des pentes avoisinantes, notamment du Mont Saint-Michel tout proche.
Les principaux reliefs et leur influence sur l’hydrologie
- Mont Saint-Michel : Il domine la commune et fournit la majeure partie des eaux de ruissellement.
- Plaines alluviales : Elles recueillent et drainent une partie des eaux de surface et souterraines, favorisant la présence de zones humides et de marais.
2. Les Cours d’Eau de Challes-les-Eaux
2.1. La Mère : Un Ruisseau Essentiel
Le ruisseau de La Mère s’impose comme l’un des éléments centraux de l’hydrologie challésienne. Il traverse la plaine en recueillant les eaux provenant à la fois du Mont Saint-Michel et de la nappe des alluvions. Sa source est issue de la conjonction de deux affluents :
- Le Nant de la Boisserette, qui draine un bassin versant montagneux.
- La Furieuse, un petit cours d’eau prenant naissance à la base du Mont Saint-Michel, dans l’étang du parc du Château de Trivier.
Après avoir parcouru environ 7 km, La Mère se jette dans l’Albanne. Sur son parcours, elle alimente notamment le plan d’eau de Challes-les-Eaux, offrant ainsi un espace de détente et de loisirs apprécié des habitants et des visiteurs.
2.2. La Furieuse : Une Cascade Vivifiante

La Furieuse, parfois méconnue car elle n’est pas toujours référencée sous ce nom, prend sa source en contrebas du Mont Saint-Michel. Elle descend ensuite en cascade pour rejoindre La Mère. Bien que de taille modeste, la Furieuse occupe une place singulière dans le paysage, grâce à son écoulement rapide et à son rôle de recharge en eau pour La Mère.
2.3. Les Petits Ruisseaux et les Sources Dispersées
Outre La Mère et la Furieuse, le territoire compte d’autres petits ruisseaux et sources :
- Un ruisseau traversant la Petite Forêt, devenue le « marais des Chassettes » après l’installation d’un barrage en aval, destiné à maintenir le niveau de l’eau dans la zone boisée.
- Différentes sources disséminées çà et là, dont l’une alimente le lavoir de la rue de l’Ancienne Mairie, attestant la présence abondante d’eau de source sur le territoire.
3. Hydrogéologie : Trois Catégories d’Eaux Distinctes
Du point de vue hydrogéologique, les études menées sur Challes-les-Eaux ont permis de distinguer trois types d’eaux :
- Eaux ordinaires
- Eaux de la nappe des alluvions
- Eaux minéralisées et eaux minérales, incluant notamment la fameuse source « Reine du Soufre » et le forage « Cent Sept »
Cette typologie met en évidence la complexité des circulations d’eau souterraine et de surface, reflétant l’histoire géologique variée de la région.
4. Les Eaux Ordinaires : Des Sources en Montagne
Les eaux ordinaires émergent le plus souvent à flanc de montagne, sur le versant sud-ouest du Mont Saint-Michel. On recense plusieurs captages et points d’émergence :
- Captage de la commune (altitude : 310 m)
- Source Cariffa (320 m)
- Captage de l’établissement thermal (335 m)
- Puits de l’établissement thermal (300 m)
- Ancien puits du Château (291 m)
- Captage de l’Hôtel de Ville (295 m)
Toutes ces sources se caractérisent par un débit irrégulier, étroitement lié aux précipitations. Leur altitude variable témoigne de la nature fracturée des bancs rocheux : l’eau s’infiltre et circule dans les fissures, ressortant à différentes hauteurs. Le long du ruisseau La Mère, on observe également des émergences ponctuelles, indice supplémentaire d’une circulation souterraine complexe.
5. La Nappe des Alluvions : Un Réservoir d’Eau en Surface
Sous la plaine de Challes-les-Eaux, une nappe phréatique est présente dans les couches fluvio-glaciaires. Elle se manifeste de plusieurs façons :
- Puits « Reine du Soufre » : situé à seulement 6 mètres sous la surface, il témoigne de l’existence d’eaux souterraines proches du sol.
- Étang du parc thermal : l’eau y surgit par venues ascendantes, révélant un phénomène d’artésianisme localisé.
Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) a réalisé un suivi piézométrique permettant de mieux comprendre la structure de cette nappe. On y a mis en évidence la présence d’une crête calcaire (orientée NNE-SSW) qui morcelle la nappe. De plus, une couverture argileuse plus ou moins épaisse (jusqu’à 10 mètres) contribue à la pressurisation de l’eau, entraînant l’apparition de manifestations artésiennes dans certaines zones, comme l’étang thermal ou le puits de l’Établissement thermal.
5.1. Origines Potentielles de la Nappe
Les hypothèses d’alimentation de la nappe sont multiples :
- L’impluvium de la plaine, c’est-à-dire les eaux de pluie qui s’infiltrent directement dans les sols.
- Les pertes du ruisseau de la Boisserette, qui pourraient s’infiltrer dans le sous-sol et alimenter la nappe.
- Les eaux drainées par les éboulis du Mont Saint-Michel, formant une voie d’infiltration naturelle.
- Les eaux infiltrées dans les marno-calcaires du Mont Saint-Michel, qui rejoignent ensuite la nappe alluviale.
6. Eaux Minéralisées et Eaux Minérales : Les Richesses Souterraines de Challes-les-Eaux
Challes-les-Eaux est mondialement connue pour ses sources sulfureuses et ses eaux minérales, exploitées depuis le XIXᵉ siècle pour leurs vertus thérapeutiques. Parmi les plus célèbres :
- La source « Reine du Soufre »
- Le forage « Cent Sept »
6.1. La « Reine du Soufre » : Un Trésor Sulfureux
La source « Reine du Soufre » se caractérise par une forte teneur en soufre, ce qui lui confère ses propriétés réputées bénéfiques pour la santé. Toutefois, cette eau est fortement diluée par des apports en eau superficielle provenant de la nappe phréatique de la plaine de Challes.
En période de faible débit (étiage), la dilution y est moindre, entraînant une concentration en soufre plus élevée. Cette particularité de la « Reine du Soufre » témoigne de l’influence directe des précipitations et des circulations d’eau plus superficielles sur sa composition chimique.
6.2. Le Forage « Cent Sept » : Une Eau plus Profonde
Contrairement à la « Reine du Soufre », le forage « Cent Sept » délivre une eau plus minéralisée et moins sujette aux fluctuations saisonnières. Sa faible teneur en tritium suggère une provenance plus profonde et un temps de transit plus long dans les roches. Cette eau est donc moins exposée aux influences météorologiques directes et se révèle particulièrement intéressante pour l’établissement thermal.
6.3. Autres Venues d’Eaux Sulfureuses
À proximité, d’autres venues d’eaux sulfureuses ont été identifiées :
- Le puits de la Boisserette, situé sur la commune voisine de Saint-Jeoire, dont l’eau présente une composition chimique proche de la « Reine du Soufre » (avec toutefois une moindre minéralisation).
- Des venues sulfureuses autour de la maison David, au nord-est de l’établissement thermal, soulignant la diffusion plus large de ce type d’eaux dans la plaine de Challes.
7. Conclusion : Un Patrimoine Hydrologique à Préserver
Challes-les-Eaux offre un panorama remarquable de la diversité hydrologique et hydrogéologique, avec ses petits ruisseaux, ses marais, ses nappes alluviales et ses sources thermales. Cette richesse n’est pas seulement un atout touristique et économique pour la commune, mais aussi un héritage naturel qu’il convient de protéger.
- La Mère et La Furieuse assurent la continuité écologique et le bon fonctionnement des écosystèmes locaux.
- Les nappes alluviales soutiennent une vie souterraine souvent ignorée, mais essentielle pour la régulation des débits et la préservation des zones humides.
- Les eaux minérales et sulfureuses font la renommée de Challes-les-Eaux et méritent une attention toute particulière pour maintenir la qualité thérapeutique de ces ressources.
En veillant à la préservation de ses sources, en entretenant judicieusement ses barrages et en protégeant ses nappes phréatiques, Challes-les-Eaux continuera d’offrir aux générations futures un environnement riche et préservé. Pour les visiteurs, cette commune demeure une destination idéale pour se ressourcer, profiter d’un cadre naturel enchanteur et découvrir tout le savoir-faire thermal local.
Que vous soyez amateur de balades en pleine nature, passionné de géologie ou en quête de bien-être, Challes-les-Eaux vous ouvre les portes d’un univers aquatique unique, empreint d’histoire et de traditions, et vous invite à savourer pleinement l’énergie bienfaisante de ses eaux thermales.